Résumé
- Après 10 ans, le locataire garde ses droits et doit avoir un logement en bon état.
- Le bail peut être reconduit, et le propriétaire doit respecter un préavis strict pour le résilier.
- En cas de vente, le locataire a un droit prioritaire pour acheter le logement.
Lorsqu’un locataire occupe un logement depuis 10 ans, il doit continuer à respecter ses obligations, mais jouit également de certains avantages. Dans cet article, faisons le point sur les droits du locataire après 10 ans.
10 ans d'occupation d’un locataire : ce que dit la loi
La législation française ne modifie pas fondamentalement les droits de base du locataire après 10 ans. Après une décennie d’occupation de l’appartement ou de la maison en location, le droit à un logement décent s’applique toujours. Le bailleur est toujours tenu de fournir un logement en bon état d’usage et d’entretien. Le locataire doit aussi pouvoir bénéficier d’un environnement serein pour vivre, en termes de nuisance sonore par exemple.
Vous vous demandez peut-être comment la durée de location affecte les droits des locataires ? Notez que le droit du locataire après 10 ans concerne toujours les domaines essentiels de la location d’un logement que sont le renouvellement et la résiliation du bail, le besoin de travaux, l’augmentation du loyer et le droit de préemption.
Renouvellement et résiliation de bail : quelles options après 10 ans
En règle générale, le bail ne se renouvelle pas automatiquement après 10 ans. Mais le bailleur et le locataire peuvent se mettre d’accord sur un renouvellement automatique à échéance et aux mêmes conditions, y compris après 10 années passées à occuper le logement. Un préavis donné par l’une des deux parties peut malgré tout mettre fin au bail.
Sur ce dernier sujet, il faut savoir que le propriétaire doit respecter des règles strictes. Pour donner congé à un locataire, il doit impérativement l’informer avec un préavis de six mois avant la fin du bail pour un logement vide. Sans action entreprise de sa part, le bail est reconduit tacitement.
En outre, le bailleur est autorisé à mettre fin au bail sous certaines conditions, et ce même après 10 ans d’occupation. La résiliation doit reposer sur l’un des motifs suivants :
- La vente du bien : Le bailleur peut donner congé au locataire s’il souhaite vendre le logement.
- La reprise pour habitation : Le propriétaire peut reprendre le logement pour y habiter ou loger un proche.
- Le non-respect du contrat par le locataire : Non-paiement du loyer, défaut d’assurance habitation, etc.
Vous souhaitez optimiser la location de vos biens ?
Réparations et améliorations du logement après 10 ans
Après 10 ans, certains équipements peuvent se dégrader dans le logement. Le locataire est alors tout à fait en droit de demander des réparations ou le remplacement des éléments devenus vétustes. Il doit en faire part à son propriétaire et peut lui envoyer des photos pour preuves si besoin. Une grille de vétusté détermine ce qui est dû à l’usure normale du temps. Elle protège le locataire d’éventuelles retenues abusives sur le dépôt de garantie. Dans ce domaine, il est important de différencier les travaux à la charge du bailleur, comme une remise aux normes, l’entretien des parties communes ou le remplacement des équipements vétustes, de ceux qui incombent au locataire (entretien courant du logement).
Après une longue période de location, et lorsque le locataire estime que des réparations sont nécessaires, il doit commencer par informer son bailleur par écrit. En cas de réparations majeures et d’urgence, et si le propriétaire refuse la demande, tarde à agir ou est injoignable, le locataire peut faire lui-même intervenir des professionnels et envoyer la facture au bailleur.
Augmentation de loyer et réglementations : ce qui change après 10 ans
L’augmentation de loyer est strictement encadrée en France. C’est un point qui ne change pas, même après 10 ans de location d’un logement. La révision du loyer ne peut avoir lieu que dans les conditions prévues par le contrat de bail. Elle a lieu une fois par an, souvent en fin d’année, et doit suivre l’indice de référence des loyers (IRL), une règle d’or de la gestion locative.
Une réévaluation du loyer peut avoir lieu si des travaux d’amélioration significatifs sont réalisés dans le logement par le bailleur. Mais cette réévaluation doit être justifiée et proportionnée aux améliorations effectuées.
Droits de préemption et de premier refus après 10 ans
Beaucoup de locataires l’ignorent, mais même après 10 ans passés dans un logement, et en cas de vente de ce dernier par le propriétaire, ils bénéficient de ce que l’on appelle le droit de préemption. Ce terme un peu technique signifie qu’ils sont prioritaires pour acheter le bien concerné avant qu’il ne soit proposé à un autre acquéreur. Les logements concernés sont les locations non meublées. Cette prérogative est encadrée par diverses législations, notamment la Loi Alur et la loi Pinel, qui visent à protéger les locataires de longue durée contre une éviction subite due à une vente inattendue.
Le locataire a-t-il un droit de premier refus sur l’achat du logement ? Le droit de préemption fonctionne comme un droit de premier refus. Si le locataire refuse d’acheter le bien, le bailleur peut alors le vendre à un autre acheteur. En revanche, si le locataire accepte, les deux parties peuvent mettre en place le processus de vente.